En 1967 au lycée Henri IV à Paris, amitié naissante et définitive avec Michel Bulteau. En 1971, prennent ensemble l’initiative d’un Manifeste Electrique aux paupières de jupes ; publié aux éditions du Soleil Noir par François Di Dio, l’ouvrage reçoit le vif assentiment du poète et critique Alain Jouffroy. Dans les Lettres Françaises, ce dernier consacre plusieurs pages à cette jeune poésie qui signe la disparition élocutoire du « je », du « nous » et court-circuite la syntaxe pour réinventer la sensation.
Création de l’Electric Press en 1972. Messagier convole en noces une première fois avec Valentine Sensellana à Las Vegas puis une seconde avec Esther della Verna à l’hôtel Suvretta de Saint-Moritz. Premières publications, commentaires élogieux de Claude Pélieu, Paul Otchakovky-Laurens et Dominique de Roux qui accueille le poète dans sa revue Exil H.
Années de voyages, errances somptuaires entre 1972 et 1979. Etudes approfondies en oisiveté native et cartographie d’ailes de libellules. Le poète s’installe en 1989 près de la vallée de la Loue qu’il transfigure en « Pays de Trêlles ». L’ombilic organique avec Trêlles procède d’une inestimable flotte de sensualités particulières. Le poème Orant s’en fait l’écho, Trêlles devenant le fond de lumière inviolable d’une poésie à la « fonction anti-fonctionnelle », marque de fabrique d’un poète pour lequel chaque phrase est l’ellipse déchirée de dix autres.
« Certainement n’aurai-je été qu’un Cristal de Poème ballotté au gré des hasards des circonstances intellectuelles de son époque, poil à la toque. » MM