L’alose aux épars

L’alose aux épars

L’alose aux épars, – récit – ( l’alosa abbagliata – racconto)
Edition bilingue français/italien, par Anna Ziliotto et Lia Ierimonte limitée à 300 exemplaires, accompagnée d’une eau-forte originale de Henri Cueco, la composition générale du livre et la gravure originale ont été exécutées à la Stamperio Gibralfaro de Vérone, en mai 1995, pour le compte des éditions Festina Lente à Vérone.

Eau-forte originale de Henri Cueco

Alain Duveau, mai 1996

ALAIN DUVEAU – Matthieu Messagier, une solitude émerveillée. In Le Mensuel littéraire et poétique n°240. Mai 1996.

L’ « alose » est un poisson migrateur qui remonte nos rivières pour frayer et se mêle, si nous arrivons à croire Messagier, aux chants d’invisibles convives ; « épars » se dit de choses qui sont dispersées comme la définition l’indique, ou encore « poutres », mais on peut également comprendre ces mots comme des peaux de serpent attendant leurs prochaines mues, et d’où monte un chant désespéré.[…] Mais il faut surtout considérer l’expérience du dénuement sur laquelle nous glissons, cette parole, ce silence, cette solitude dans cette fragile et complexe articulation d’ombre et de lumière, à la porte d’un autre monde absolument méconnu, s’élargissant autour d’échos et d’inventions verbales. Toute cette vie semble exiger qu’on la remplisse de vitualités et que s’exerce une contrainte toujours plus précise, toujours plus empressée dans une convenance secrète du langage ; C’est pourquoi Messagier a raison de fonder son récit sur ses qualités d’illumination qu’il borne de tous les côtés par de petites histoires fragiles, comme ces fleurs offertes et complices, et durables dans la conscience ; Le récit se construit contre le néant, intègre en lui le passé et l’avenir, introduit un présent légèrement ironique et qui se consitue en un va-et-vient de prouesses mimétiques comme préalable à toute complicité.