Les plus beaux livres, disait Proust, sont écrits dans une sorte de langue étrangère. Et cette parole est pour moi comme l’exergue invisible du dernier des immmobiles de Matthieu Messagier ; j’ouvre ce livre n’importe où et j’entends sourdre instantanément la matière même du monde – mosaïque de tous les horizons, rumeur des étoiles, bruissement des atomes ; ici, d’hôtel en hôtel, la planète se déplie jusqu’au non-lieu absolu, dans une ascèse tourbillonnante.
Zéno Bianu